Ultramarin 2013 Vannes (56)

Rédigé par Serge - -

Samedi matin 29 juin, un peu avant midi, sur la place de l’église d'Arradon, nous sommes plus de 700 marcheurs venus de Bretagne mais aussi de Picardie, d’Alsace, de Champagne, de Provence, et de bien d’autres régions (et même de Bourgogne !) pour la marche nordique de l'Ultramarin 2013.

 

Dans une ambiance musicale digne des plus grands bagads bretons, l’ami Blaise anime l’échauffement collectif. Binious,  bombardes et percussions sont trop agressifs pour nos frêles oreilles, aussi Patrick et moi nous éloignons nous pour faire nos propres échauffements dans un calme relatif.  

serge depart6

Midi, le départ est donné. Les conditions sont idéales : pas de pluie, ciel légèrement voilé, température douce, petit vent frais. Vite nous traversons la ville puis nous prenons la direction de la côte. Je repère bien Patrick pendant quelque temps grâce à sa magnifique casquette orange et jaune fluo, avant de le perdre de vue… comme prévu.

J’ai l’impression que tout le monde me double et que je ne dépasse personne. Peu importe ! 

Narines au vent et regard en perpétuel errance sur ce vaste et magnifique golfe, j’essaie de rester concentré un minimum sur la marche. Fraichement agité par la marée montante,  le varech emplit mes poumons de son délicat fumet. Coincé entre le golfe et les maisons de granit gris aux toits d’ardoise, le chemin côtier est parfois très étroit. Alors que la chaleur commence à se faire sentir, chênes rouvre, pins maritimes, cyprès, offrent leur fraicheur bienfaisante.

Quelques échanges avec des marcheuses et marcheurs me permettent de trouver le temps moins long et de moins souffrir. Ces échanges sont forcément très riches car ils permettent de comparer nos différentes approches de la marche nordique. Je me rends compte que nombreux sont les  compétiteurs à avoir fait (et parfois de faire encore) qui des marathons, qui des Trail, qui des raids.... Jean-Marc a fait les 56 km en marche nordique l’an passé. Un autre, Thierry, a fait les 177 km en Trail . Marc, lui, passe son temps à courir quand il ne marche pas.

A l' intersection d'une route, nous nous faisons copieusement réprimander par une charmante dame au prétexte que nous n'avons pas mis d' embouts en caoutchouc sur nos bâtons. On ne plaisante plus guère ici avec ce problème... Voir le message de Ouest France d'aout 2012, "bâtons interdits en Bretagne".   

Les huit derniers kilomètres me paraissent très durs, malgré les encouragements du public clairsemé mais très sympa. Arrive à ma hauteur Jean-Yves, un nantais. Encore un qui va me dépasser ! Non…Jean-Yves, coach de marche nordique et de course à pied à Nantes, vient de remonter depuis l'arrière. Il se met à mon rythme, puis, tout en discutant, il accélère le pas et, tout naturellement, j’accélère aussi. Enfin je double des concurrents ! Je me rends compte à nouveau qu’il est beaucoup plus simple de marcher « aidé » par un comparse. Jean-Yves m’emmènera jusqu’au bout, avant de s’échapper dans le dernier kilomètre. Merci Jean-Yves !

A l’arrivée, j’apprends que Jean-Philippe est premier (3h05) que Franck, rongé par les crampes, a quand même terminé et que Patrick a décroché la cinquième place en 3h13. J’ai fait moins de quatre heures mais peu importe le temps. Ce qui compte, c’est l’expérience de vie de ces moments magiques. Bravo aux organisateurs, à Jean-Philippe pour sa victoire, à Franck pour son courage et à Patrick pour son soutien et sa performance. Merci à tous ceux qui m'ont aidé moralement, et en particulier, à Jean-Yves de Nantes. Kénavo Gwened et à l'année prochaine, sans doute.

Les commentaires sont fermés.