BNW Marche Nordique Dijon respecte l'éthique et évite les tiques

Rédigé par Serge - -

C’est le premier week-end de déconfinement. S’il faut bien évidemment continuer à respecter les gestes barrières contre le coronavirus, il va également falloir se montrer prudent si vous décidez de pratiquer la marche nordique. Car les tiques sont de retour. Contrairement à Burgundy Nordic Walking, les tiques, même en période de confinement,  ne connaissent pas la distanciation sociale. Gare aux morsures !

 

Par Bruno ALVAREZ (Ouest France) 

C’est la pleine saison ! Les vétérinaires le disent, les tiques sont de retour. Et ces bestioles, assoiffées de sang, profitent des herbes folles qui ont poussé pendant le confinement, pour proliférer. Méfiance, car ce discret acarien peut être porteur de maladies dangereuses pour les animaux de compagnie. Mais aussi pour les marcheurs nordiques. Voici cinq choses à savoir pour s’en protéger

1. Où trouve-t-on les tiques ?

Ce petit acarien profite toujours du printemps pour réapparaître. Et comme la plupart des animaux sauvages, la tique a aussi profité de notre confinement pour proliférer dans la nature et les herbes folles.

« Son habitat se trouve principalement dans les forêts de feuillus et les forêts mixtes avec un sous-bois dense, ainsi que dans les zones herbeuses, dans les clairières et les sentiers forestiers », nous rappelait récemment Yannick Simonin, infectiologue spécialiste des maladies émergentes. Et comme dans de nombreux endroits, confinement oblige, la végétation n’a pas été entretenue, les tiques sont prêtes au festin.

 

2. Quel est son mode opératoire ?

Accrochée dans les herbes hautes d’environ 1 mètre à 1,50 mètre, la tique guette patiemment le passage d’un hôte pour s’y accrocher et le mordre. Il s’agit généralement de petits rongeurs, d’oiseaux ou d’animaux sauvages de plus grande taille tels que des chevreuils, des vaches, des moutons. Elle peut aussi s’accrocher à des animaux domestiques comme nos chiens et chats.

Les tiques femelles adultes engendrent des larves issues de l’éclosion de leurs œufs. Les larves s’installent en haut des végétaux en attendant qu’un animal passe pour s’y accrocher. Elles se fixent sur sa peau, sucent le sang de l’animal hôte, et retombent au sol pour se métamorphoser en nymphes. Ces nymphes passent de nouveau au stade adulte et refont le même cycle. Les tiques se nourrissent exclusivement du sang de leur hôte.

 

3. Que risquent les chats et chiens ?

« Si un chien ou un chat est mordu, il risque une anémie, d’être très affaibli, très abattu, éventuellement de développer de la fièvre et des douleurs articulaires », signale Julie Koller-Martin, vétérinaire dans la région de Rennes (Ille-et-Vilaine). Mais dans le pire des cas, il peut aussi contracter la maladie de Lyme, l’ehrlichiose ou la piroplasmose, des maladies qui peuvent s’avérer mortelles pour eux. C’est pourquoi il est recommandé de traiter les chiens et chats préventivement avec des antiparasitaires pour éviter tout risque », poursuit la vétérinaire.

 

4. Comment les retirer ?

Après une promenade, vérifiez que votre chien n’ait pas un ou plusieurs tiques enfouies dans son pelage. Pour les repérer, en caressant votre animal, vous sentirez une petite boule lisse et mobile dans les poils. Vérifiez tout particulièrement certaines zones plus humides et cachées, particulièrement appréciées des tiques, soulignent les vétérinaires : l’intérieur des oreilles, entre les orteils, l’aine et la zone péri-anale, les babines, les paupières, etc. Parfois, les tiques viennent même se placer entre le cou et le collier.

Vous pouvez les retirer avec une pince à épiler ou un crochet spécial que l’on trouve dans le commerce, en pharmacie, notamment. Mais assurez-vous de la retirer entièrement.

Étourdissez la tique avec de l’alcool à 70° avant de l’extraire. Et surtout veillez à ne pas la décapiter. La tête d’une tique, qui resterait dans le corps de votre animal, peut continuer à faire des dégâts même dépourvue de son corps… En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un vétérinaire.

 

5. Quels sont les risques pour l’homme ?

Pour l’homme, la tique s’avère potentiellement dangereuse aussi. Elle peut, par exemple, transmettre la maladie de Lyme, cette infection qui peut conduire, si elle n’est pas soignée, à la paralysie et la démence.

« La tique peut aussi déclencher une forme de fièvre hémorragique ou d’encéphalite chez l’homme, souligne Yannick Simonin, infectiologue. L’encéphalite à tiques provoque environ 10 000 cas par an. Et ce virus est présent en Europe du Nord dont quelques cas en France. »

Désormais, on trouve également en Europe du Nord, quelques spécimens de tiques géantes. L’expansion de la tique Hyalomma marginatum est une mauvaise nouvelle. Elle est « porteuse potentielle » de certaines maladies comme la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, rapporte l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) français. Les flambées de cette fièvre hémorragique « ont un taux de létalité pouvant atteindre 40 % », selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

 

Alors, il ne s’agit pas de céder à la panique en pleine période de coronavirus, mais il faut évidemment prendre conscience du danger potentiel lié aux tiques. Des gestes simples de prévention peuvent être mis en œuvre pour éviter les piqûres et la transmission éventuelle d’infections. Sortez couverts de vêtements amples, évitez de frôler les herbes hautes et procédez à une petite inspection au retour de votre balade.

Sachez également que les chercheurs continuent à faire progresser les connaissances sur les tiques, sur leurs écosystèmes, sur les mécanismes de transmission des agents infectieux. Les tiques font bel et bien partie des animaux surveillés en tant que vecteurs potentiels de maladies émergentes.

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