Normandique 2015

Rédigé par Serge - -

Après « l’Ultramarin », voici « la Normandique », à Blonville sur Mer, sur la Côte Fleurie, à proximité des belles demeures, des casinos, des superbes plages et des hippodromes de Deauville.

 

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Samedi. Ça se présente bien. Une véritable tempête de ciel bleu s’est abattue sur la région depuis une semaine. Sur cette plage qui s’étend sur plusieurs kilomètres, les nombreux baigneurs profitent des parasols et des cabines de bain typiques de Normandie. Même les chevaux de l’hippodrome de Clairefontaine apprécient le petit bain de pattes et quelques galops d’essai sur la plage, le soir. Je vais reconnaître le parcours qui est on ne peut plus simple. Il est en effet entièrement sur la plage, entre Blonville, Bénerville et Villers sur Mer. Les bâtons s’enfoncent bien dans le sable mouillé, ça va être un régal !

Dimanche. C’est le jour J. Cette fois, ce n’est pas une tempête de ciel bleu qui s’abat sur Blonville, mais un vrai déluge de pluie, d’orage et de vent. Faudra faire avec… Les organisateurs ont bien du mal à retenir l’arche gonflable, poussée par le vent, même avec l’aide du président.

Sur le paddock où le village des sponsors a été installé, je retrouve quelques pouliches et pur-sang bien connus. Casaque blanche et toque noire, voici le trotteur Patrick, bien remis de sa belle performance à l’Ultramarin. Le mustang Christian de VGA Saint Maur, rencontré à Villechétive, est accompagné d’une trotteuse alezane, Justine. La fidèle pouliche Arja Jalkanen Meyer est là aussi. Elle est marraine de l’organisation et donc très affairée. Et voici le crack, Hakim Bengoua, Champion du Monde de marche nordique 2014, annoncé à cor et à cri dans « La Manche Libre » et donné favori de cette course de plat par tous les pronostiqueurs.

Compte tenu de la météo, sûr qu’il y a de nombreux non-partants ! Va falloir y aller… Vêtement de pluie ou pas ? Je décide au dernier moment de ne pas en prendre. De toute façon, ce n’est pas ce petit coupe-pluie qui va me protéger. Autant partir léger, compte tenu du poids que je dois rendre.

Sur la plage, Arja, très professionnelle comme d’habitude, nous fait exécuter une série d’échauffements. Ils sont les bienvenus, ces échauffements, avec une température qui a bien chuté. Je me console en me disant qu’à Dijon c’est toujours la canicule depuis une semaine. A choisir, je préfère ce temps-là.

Attention ! Les chevaux sont sous les ordres…. Je me retrouve devant, à côté du « King », Hakim. Je fais mine de lui subtiliser l’un de ses bâtons : « Un champion du monde sachant marcher doit savoir marcher sans bâton… » Hakim sourit, il en faut davantage pour le déconcentrer. Allez, je lui rends, pour cette fois. Je ne vois pas Patrick, qui s’est placé curieusement loin derrière au risque de se faire enfermer.

Quel temps de chien !  Le starter donne le départ. Des cris et hennissements surgissent de toutes parts, sans doute pour se donner du courage et pour juguler l’orage.  Juste derrière moi, une jument AQPS (race Autre Que Pur -Sang dans le langage hippique) et manifestement peu expérimentée se prend les pattes dans les bâtons… C’est la chute ! Patrick et Christian l’évitent de justesse. Elle ne sera pas sur la photo finish, au poteau, celle-là !  

Je fais évidemment figure d’outsider, avec un lourd handicap à assumer. A la pesée de ce matin j’avais dix livres à rendre...Mon entraîneur n’a pas réussi à m’empêcher de goûter la crème de Normandie, le beurre salé, les fruits de mer, les crêpes et le cidre fermier. Quel bookmaker serait assez fou pour parier sur moi ? Je dois bien être coté à 100 contre un…Il va falloir que je sorte les cravaches, pour ne pas être distancé.

En cheval allant, Patrick allonge sa vitesse, me dépasse à brides abattues et essaie de rejoindre la tête de course. Le mustang Christian me double à son tour, rênes tirées au max, mais dans une allure nordique quasi parfaite.

La pluie redouble d’intensité et nous sommes en plein dans l’orage. C’est l’enfer ! Eviter de penser au mauvais temps, penser aux moules marinières et la crêpe normande flambée au Grand Marnier qui m’attendent tout à l’heure. Au début, on évite les flaques laissées par la marée. Il ne faut guère de temps se mettre à les franchir les pieds en plein dedans…c’est un steeple-chase avec rivière à traverser, je vous assure.

Le train est toujours soutenu et je m’accroche. Demi-tour sur la plage, après Bénerville. Hakim est en tête, suivi de Jean-Paul. Patrick, est en troisième position. Je lui crie dessus pour le stimuler un peu. On se dirige à nouveau vers  les tribunes en direction du point d’entrée du méridien de Greenwich sur le continent, à Viller sur Mer. Que les distances paraissent longues quand le chemin est droit ! Mais que se passe-t-il ? Le président de la Normandique s’agite et fait signe à tous les partants de se diriger vers l’arrivée. Les organisateurs et les commissaires ont décidé d’écourter la course, jugée trop dangereuse avec l’orage. Sage précaution.

Le tiercé gagnant : Hakim Bengoua, Jean-Paul Hubert, Patrick Maréchal (BNW) qui, comme disent les turfistes, « a bien gagné son avoine ».

Notre fan club (Fred et mon épouse) nous accueillent chaleureusement. Vite, ne pas prendre froid. Une petite séance de réflexologie plantaire, pour Patrick et moi, ça ne peut point nous faire de mal. La masseuse devra certes affronter nos pieds mouillés mais elle s’en sortira vivante, malgré quelques signes d’endormissement...

Bravo en tout cas aux organisateurs et aux bénévoles qui ont du affronter, eux aussi, pluie, vent, orage.  

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