L'activité physique des ados.

Rédigé par Serge - -

Au niveau mondial, 4 adolescents sur 5 n’ont pas une activité physique suffisante

À l’occasion du lancement d'un plan d’action mondial pour l’activité physique, l'Organisation mondiale de la Santé alerte sur le manque d’activité physique et la trop forte sédentarité des adultes mais aussi des adolescents. Or, cette population doit veiller à adopter des modes de vie plus sains pour combattre les maladies chroniques.

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On entend par activité physique tout mouvement produit par les muscles squelettiques, responsable d'une augmentation de la dépense énergétique. A l'inverse, la sédentarité est considérée comme un manque d'activité physique et constitue l'un des dix facteurs de risque de mortalité dans le monde selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette dernière a lancé de nombreuses campagnes de prévention et de plan d'action au niveau mondial sur le sujet et le dernier en date évoque la situation particulièrement préoccupante des adolescents. L'organisme vient en effet d'établir que 1 adulte sur 5 et 4 adolescents (11-17 ans) sur 5 n’ont pas une activité physique suffisante dans le monde.

 

Les filles, les femmes, les personnes âgées, les pauvres, les personnes handicapées et atteintes de maladies chroniques sont les plus susceptibles d'être concernés par ce problème de santé publique.« Être actif est essentiel pour la santé. Mais dans notre monde moderne, cela devient de plus en plus difficile, ce qui tient surtout au fait que nos villes et collectivités n’ont pas été pensées pour cela », a déclaré le Dr Tedros, directeur général de l'OMS. «Ceux qui sont en responsabilité, à tous les niveaux, doivent aider les gens à adopter des habitudes plus saines. C’est au niveau des villes que cette démarche est la plus efficace, car c’est là que les responsables ont les moyens de créer des espaces plus sains.»

Une heure d'activité physique par jour au moins

Une activité physique régulière est indispensable pour prévenir et traiter les maladies non transmissibles (MNT) telles que les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète et les cancers du sein et du côlon. Le plan d’action montre comment les pays pourraient, d’ici à 2030, réduire l’inactivité physique de 15% chez l’adulte et chez l’adolescent. Il recommande d’engager des mesures dans plusieurs domaines visant « à créer des sociétés plus actives ». L'OMS encourage pour cela les pays à améliorer leur environnement et à ouvrir davantage de possibilités aux personnes de tous âges de pratiquer la marche nordique, le vélo, les activités sportives et les loisirs actifs (danse, jeu...).

« Inutile d’être un athlète professionnel pour choisir d’être actif. Prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur a déjà des effets réels. On peut aussi opter pour la marche ou le vélo, plutôt que la voiture, pour se rendre à la boulangerie. Ce sont les choix que nous faisons chaque jour qui nous permettent de rester en bonne santé. Ceux qui sont en responsabilité doivent contribuer à ce que les bons choix soient aussi les plus simples », ajoute le Dr Tedros. Selon les principaux faits de l'OMS concernant l'activité physique, plus de 80% des adolescents ne la pratiquent pas assez. Or, les enfants et adolescents de 5 à 17 ans devraient y consacrer au moins 60 minutes par jour selon ses recommandations.

Les jeunes Français sont aussi à risque

Pour en retirer des bienfaits supplémentaires en matière de santé, ces derniers devraient également inclure des activités qui renforcent les muscles et les os à raison d’au moins trois fois par semaine. L'année dernière, la Fédération française de cardiologie (FFC) évoquait une augmentation inquiétante du taux de sédentarité chez les jeunes Français : en 40 ans les 9-16 ans ont perdu 25% de leur capacité physique, selon elle. « À 15 ans, seulement 14% des garçons et 6% des filles exercent une activité physique quotidienne en France. Dans le dernier rapport de l’OCDE, la France est quasiment le plus mauvais élève de la classe européenne pour les adolescents de 15 ans », explique-t-elle.

Une situation qui s'explique selon les médecins par une baisse de l'activité physique, combinée à unmode de vie dangereux : surconsommation d'écrans, mauvaises habitudes alimentaires et tabagisme. La FFC rappelle ainsi, comme l'OMS, les règles de prévention simples à appliquer dès le plus jeune âge. Il s'agit de ne pas fumer car la dépendance survient dès la première cigarette, de consommer cinq fruits et légumes par jour pour une bonne santé cardiovasculaire et de tout faire au quotidien pour respecter les 60 minutes d’activité physique quotidienne recommandées, en privilégiant les déplacements à pied pour aller en cours, les jeux de plein air et la pratique hebdomadaire d’un sport.

Source : SANTE MAGAZINE juin 2018

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