Une expertise de l'Inserm appelle à intégrer l'activité physique dans le traitement des pathologies de longue durée.

Rédigé par Serge - -

C'est un message clair que les experts de l'Institut national de la santé et le recherche médicale (Inserm) ont transmis ce matin aux malades, à leurs médecins, mais aussi aux autorités de santé : face à une pathologie chronique (cancer, diabète, affection cardio-vasculaire ou problème articulaire), l'activité physique est incontournable. Elle fait même partie intégrante du traitement, tout comme les médicaments. À ce titre, elle doit donc se voir prescrite par des professionnels de santé, réalisée dans un cadre adapté, et... remboursée. 

Le sport, un médicament à part entière ?

Cancer du sein : baisse de 30% du risque de récidive

"Ce que nous proposons est un véritable changement de paradigme : dans toutes ces maladies, les patients ne doivent plus être laissés au repos, bien au contraire", martèle François Carré, professeur en physiologie cardio-vasculaire au Centre hospitalo-universitaire de Rennes. Pour aboutir à cette conclusion, quatorze chercheurs, médecins et spécialistes du sport-santé ont épluché pendant deux ans toute la littérature scientifique disponible. Et dans les dix pathologies étudiées*, les bénéfices d'une activité physique adaptée s'avèrent désormais bien établis. 

"En cas de tumeur du sein ou du colon, de très vastes études de cohorte ont montré une réduction de 25% à 30% du risque de rechute, et de 35% de la mortalité", indique ainsi Béatrice Fevers, chercheuse au département cancer et environnement du Centre Léon Bérard à Lyon. Les raisons physiologiques sont simples à comprendre, selon cette spécialiste : le diagnostic d'un cancer, véritable choc pour les patients, se traduit souvent par une sédentarité accrue. Avec un impact immédiat sur la composition corporelle, et notamment une augmentation de la masse grasse au détriment du muscle. Graisse qui entraîne des mécanismes inflammatoires néfastes, tout particulièrement dans ce contexte de maladie.  

Autre exemple, la dépression : "Dans les symptômes légers à modérés, tous les travaux montrent que les médecins devraient prescrire une activité physique pendant quelques mois en première intention, avant tout traitement médicamenteux", souligne le Pr Grégory Ninot, de l'Université de Montpellier. Tout aussi étonnant, l'activité physique diminue de 15% à 20% les récidives après un accident vasculaire cérébral (AVC). Enfin, dans l'insuffisance cardiaque, une pratique sportive adaptée réduira de 20% les ré-hospitalisations. 

Pourtant aujourd'hui encore, moins de 15% des patients atteints de cette pathologie se voient orientés vers un centre de réadaptation par le sport à l'issue de leur phase d'hospitalisation aiguë. Plus regrettable encore : dans cette affection, l'impact sur la mortalité de la pratique sportive n'a pas pu être démontré car... la petite part des malades qui en bénéficient arrêtent au bout de quelques mois ! "Pour avoir un effet à long terme, les patients doivent s'engager à vie dans cette démarche", plaide François Carré.  

C'est d'ailleurs tout l'enjeu aujourd'hui, soulignent les experts : faire passer ces nouvelles pratiques dans les mœurs. Pour aider les médecins en ce sens, l'expertise collective présentée aujourd'hui détaille pathologie par pathologie, le type d'activité recommandée. Pour un diabétique de type 2, l'association d'un renforcement musculaire et d'activités d'endurance d'intensité modérée à forte doit être privilégiée. Pour l'arthrose des membres inférieurs, la marche sera recommandée. Après un AVC, il faudra une activité légère mais très régulière, "avec des gestes journaliers". 

Pas question en revanche pour ces experts d'indiquer quel sport choisir : "Cela doit être déterminé entre le patient, le médecin, et le professionnel de l'activité adaptée auquel le malade sera adressé", précise François Carré, qui plaide aussi pour que ces enseignements fassent partie de la formation initiale ou continue des médecins.  

Y aura-t-il assez de structures et de professionnels formés pour accueillir tous les malades qui en auraient besoin ? Le secteur, bouillonnant, se trouve aujourd'hui en pleine construction. Pour le Pr Gégory Ninot, cette offre doit à présent surtout être organisée : "Il existe des centres dédiés, et les spécialistes du sport adapté sont nombreux. Les agences régionales de santé doivent les recenser et mettre ces informations à la disposition des médecins". 

Reste, enfin, la question du financement. Mais sur ce dossier, le Ministère de la Santé et l'Assurance-maladie pourront difficilement arguer d'un manque de données, et d'une évaluation insuffisante pour ne pas ouvrir le dossier du remboursement... 

Contre les maladies chroniques, l’Inserm recommande l’activité physique sur ordonnance

Rédigé par Serge - -

La réadaptation cardiaque fondée sur l’activité physique induit une baisse de 30 % de la mortalité d’origine cardiovasculaire, de 26 % de la mortalité totale et une diminution de 31 % du risque de réhospitalisation, d'après le rapport. © SerafinoMozzo, Istock.com

Des millions de personnes atteintes de maladies chroniques devraient pouvoir systématiquement bénéficier de programmes d'activité physique adaptée, prescrite sur ordonnance, selon des experts.

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BNW Dijon gadouille à la marche nordique "Duo" de Breuillet - 02/02/19

Rédigé par Serge - -

« Si point ne veut marcher avec lenteur, mange des crêpes à la Chandeleur ». La forme ronde et la couleur dorée des crêpes symbolisent, paraît-il, le disque solaire et le retour de la lumière, la fin de l’hiver quoi !

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